Istanbul est à l’image de la musique du sextet : à cheval entre deux mondes, elle est la dépositaire de multiples héritages, le point de convergence entre l’Est et l’Ouest, le rendez-vous de tous les métissages. Le groupe turco-néerlandais reprend à son compte cette particularité musico-géographique de la scène folk psyché stambouliote des 70s qui, aux éléments de musique traditionnelle turque, mêlait des sonorités résolument pop-rock. Les compositions d’Altin Gün ne procèdent pas autrement : une fusion de l’ancien et du moderne aux accents hallucinatoires, jouissive dans sa spontanéité et le plaisir de jouer que l’on y décèle, et qui sait être innovante sans cesser d’être respectueuse – le tout agrémenté d’un groove imparable. On, le premier album d’Altin Gün, avait mis le feu aux poudres ; Gece se charge se proclamer son âge d’or.